Le ministère chinois de l'Industrie de l'information (MII) a dévoilé ce mardi un format alternatif de disque vidéo numérique baptisé "Enhanced Versatile Disc" (ou EVD). Grâce à lui, le gouvernement espère économiser deux milliards d'euros par an sur les royalties du format de compression Mpeg-2, utilisé dans les DVD classiques, rapporte le quotidien de Hong Kong South China Morning Post.
Les droits de la technologie Mpeg-2 sont entre les mains d'un consortium de dix-huit entreprises américaines, européennes et japonaises, dont Microsoft, Sony ou Philips.
L'EDV est développé depuis 1999 par le consortium chinois E-World Digital Technology, composé de dix industriels et d'organismes gouvernementaux, en collaboration avec l'entreprise américaine On2 Technologies. Elle a mis au point le codec de compression audio/vidéo VP6, qui est au coeur de l'EDV.
Ce format est censé offrir une qualité d'image cinq fois supérieure à celle du Mpeg-2 (taille de fichier égale) ainsi qu'un meilleur rendu sonore que l'AC-3, utilisé pour la majorité des DVD.
Des tarifs encore prohibitifs
Les premiers films au format EDV et les platines de salon compatibles seront commercialisés en 2004, a indiqué le MII. Ils ne seront pas exclusivement destinés au marché chinois, puisque l'EDV se positionne comme un réel concurrent du DVD. Une alternative à prendre très au sérieux; grâce à la sous-traitance, les fabricants chinois de lecteurs de DVD dominent largement le marché. 70% de la production mondiale est réalisée en Chine, soit 30 millions d'unités par an.
Côté prix, les platines EDV seront dans un premier temps plus chères que les modèles classiques: il faudra compter environ 240 euros, contre moins de 100 euros en entrée de gamme pour un lecteur DVD. Des prix qui devraient baisser en fonction des volumes de production.
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