La musique du Film d'oliver Stone Alexandre by "Pro-Tools" installation effectuée par CTM à Athènes.

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Rencontre exclusive de Digidesign avec Philippe Colonna, ingénieur du son de la musique du dernier film d’Oliver Stone "Alexandre", sur une installation 100% Digidesign Pro Tools réalisée par CTM Solutions. Dès septembre 2003, la musique composée par Vangelis a commencé à être enregistrée sur Pro Tools au moyen de 6 interfaces 192 I/O, 1 PRE, 1 Control|24, 1 SYNC I/O et 1 PowerMac G4 Bi-processeur 2 X 1 Giga Hertz. Toutefois, à la demande d’Oliver Stone, certaines musiques avaient été préalablement composées pour le tournage de scènes spécifiques de danses, à la manière d’un clip vidéo. Vangelis est un musicien et un compositeur surdoué, sachant maîtriser les nouvelles technologies jusqu’au bout des doigts. L’artiste a comme particularité d’enregistrer toutes ses musiques en Live ! Yeux alertes, fixés sur le moniteur diffusant le film, Vangelis dispose d’un ensemble de synthétiseurs, de claviers, de sampleurs, d’ordinateurs,… tous reliés en réseaux et pilotables en temps réel, grâce à un système de télécommande MIDI unique, réalisé sur mesure. Tous les instruments sont connectés en permanence aux interfaces audio de Pro Tools pour capter, en temps réel, le jeu de Vangelis. Autrement dit, Vangelis ne joue jamais deux fois la même chose et n’utilise pas de séquenceurs avec des sessions MIDI préprogrammées à l’image. Philippe aux manettes se doit d'assurer sans filet l’enregistrement des prestations. Chaque instrument est donc relié à une piste mono ou stéréo de Pro Tools. Il s’en suit un travail de derushage puis de montage. Certains passages seront conservés ‘bruts’, d’autres rejoués par des musiciens et d’autres mixés avec d’autres musiques enregistrées par la suite. La complicité et la synergie des deux hommes ne datent pas d’hier. Les deux compères ont commencé à collaborer sur l’album The City en 1989. Par la suite, leur travail commun s’est poursuivit pour le film 1492 et par bien d’autres réalisations. Pour les musiques dites symphoniques, bien évidemment, la méthode fut différente et beaucoup plus classique. Les partitions écrites par Vangelis furent jouées par un orchestre symphonique chez Guillaume Tell dirigée par chef d’orchestre suivant un tempo précis préalablement défini par Vangelis. En d’autres termes, les musiciens suivent le chef d’orchestre qui suit le tempo synchronisé au Time code de l’image. Petite anecdote : Vangelis habitant à Athènes et ne pouvant pas être présent à toutes les séances, dirigeait la production de chez lui grâce à un système de réseaux ISDN en temps réel! Techniquement, la puissance de Pro Tools|HD fut sans conteste un élément déterminant pour la réalisation de la musique. Au montage, certaines scènes atteignent et dépassent les 110 pistes audio, le tout en 24 bits/96 Kilohertz ! Et, quand le réalisateur, perfectionniste, décide de modifier la durée des scènes, l’ordre des scènes etc… la convivialité et la puissance de la gestion des fichiers audio dans Pro Tools constituent un point crucial. Il suffit simplement de s’organiser, ajoute Philippe Colonna. De toute façon, le film d’une durée de 2h50 compte 2h20 de musique. Imaginez donc le nombre de millier de pistes et de sessions nécessaires ! La rigueur et une organisation sans faille étaient donc de mise dans la méthode de travail, précise Philippe. Selon lui, Pro Tools a révolutionné le montage audio allouant une liberté et une flexibilité incroyable, limitées dans le cadre du montage analogique sur bande. Avantage : le travail reste virtuel jusqu’au bout. La productivité gagnée dans le projet, est sidérante grâce à une édition facile, rapide et instantanée dans Pro Tools. Inconvénient : si les réalisateurs cinématographiques connaissent les nouveaux atouts technologiques du montage audionumérique, ils n’hésitent pas à remanier leur montage jusqu’au dernier moment. Qu’importe ! Le reste de la prod se doit de suivre et de s’adapter. Ainsi, Philippe a du quelques fois revenir au studio et travailler sur certaines scènes à dix reprises ! L’utilisation de plug-ins a principalement servi à la manipulation et à l’édition de fichiers audio. Philippe s’est énormément servi de Pitch’n Time de Serato pour changer les tonalités de musique, et rendre ainsi ‘naturel’ l’enchaînement harmonique de deux scènes successives. Plus rarement, quelques outils de time-stretching ont été utilisés pour le rallongement ou le raccourcissement de certaines scènes. Pitch’n Time est en effet devenu un plug-in de référence utilisé par les ingénieurs du sons travaillant dans la post-production cinématographique. Ses algorithmes de time-stretching et de pitch-shifting sont redoutables pour des travaux précis. Interview réalisé par Sébastien Monneret de Digidesign France, remerciement à Philippe Colonna.

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