Lumière sur le métier de mixeur de documentaire. Philippe Kurzawa travaille depuis des années dans l’Audi 1 de Télé-Europe. « Le métier de mixeur de documentaire est passionnant, on ne sait jamais ce que le réalisateur va nous demander. » explique Philippe
« On est là aussi pour faire des propositions, apporter des solutions
et il est agréable d’entendre le réalisateur souligner que certaines
séquences passent mieux grâce à tel ou tel son, effet ou valeur de son.
Il y a une harmonisation qui s’opère entre l’image et le son.
L’important est de maîtriser l’artistique. La technologie est là en
second plan, d’où la nécessité d’avoir une machine qui fonctionne et
qui réponde au doigt et à l’œil. »
Philippe mixe de nombreux documentaires dont ceux regroupés au sein de
l’émission Striptease (France 3), et ce depuis sa première diffusion. A
la différence d’une fiction ou d’un téléfilm où les voix, les sons
synchrones et les musiques sont prêts au moment du mixage, le mixeur de
documentaire enregistre aussi les voix et palie à toutes sortes
d’imprévus. « On part d’une base de 8 pistes pour arriver à la fin à
20-24 pistes. Généralement pour un 52 minutes, on dispose de 5 à 7
jours : une journée pour l’enregistrement des voix dont le commentaire
et les voice over (Ndlr : doublages des personnages à l’écran dans le
cas d’une Version Internationale), une demi-journée de recherche de
musique et de bruitages complémentaires si besoin et 3 jours de mixage.
»
Avec la console ICON D-Control, Philippe a apprécié de retrouver les
fonctionnalités de base d’une console classique tout en ayant la
possibilité de la personnaliser et de l’adapter à sa façon de
travailler. « Chaque tranche verticale est classiquement composée de
ses départs, de son pan, de ses réglages dédiés pour les EQs et le
Compresseur… On oublie la machine Pro Tools et on retrouve les bases
qui représentent le métier de mixeur. Puis avec les modes Customs
Faders on peut configurer n’importe quel encodeur avec n’importe quel
paramètre et on se rend très vite compte des capacités de cette console
».
D’autre part Striptease est une émission complexe à mixer où le son des
documentaires est souvent enregistré par des micros caméra, sans
opérateur de prise de son. Philippe apprécie une machine comme le Pro
Tools qui, dit-il, « amène de nouvelles facilités pour le montage et le
nettoyage des sons directs. » « Il est très facile de remplacer un son
pendant la séance en utilisant la librairie sonore et les plug-ins
permettent vraiment d’approfondir le traitement du son… Les plug-ins
TDM sont une ouverture sur un monde magique. » A ce sujet, le système
ICON de l’Audi 1 est équipé avec les bundles de plug-ins HD Pack 6
fourni d’origine et le Gold TDM de Waves.
Au niveau du workflow, l’Audi 1 de Télé-Europe est relié en réseau avec
les salles de montage vidéo du site et l’opérateur son peut récupérer
les montages image et son dans Pro Tools sous forme de fichiers OMF ou
AAF. Il a également la possibilité de numériser l’image directement
dans Pro Tools au format DV ou d’asservir un magnéto Beta SP ou Beta
Num. « L’intégration de l’image en profondeur dans le système audio
permet de gagner un temps précieux » commente Philipe. « Lorsqu’un
comédien doit enregistrer un commentaire à la première minute puis à la
dernière, tout se cale instantanément. » « Pro Tools me permet
également d’optimiser davantage ma façon de travailler. Une fois mes
comédiens enregistrés, si je dois reporter la Version Internationale
dans Pro Tools à partir d’une cassette Beta par exemple, je peux
maintenant continuer à nettoyer mes voix, retirer les bruits de
bouches, les bruits de papier… pendant le transfert. Sur un 52 minutes,
c’est autant de temps de gagné.»
« De par ses qualités ergonomiques et son intégration avec Pro Tools,
la console ICON D-Control me permet de dépasser le côté technique pour
me consacrer à l’artistique » conclut Philippe.
Un grand merci à Philippe Denis, Philippe Kurzawa et à Télé-Europe pour leur accueil.
Pour en savoir plus sur Télé-Europe : www.tele-europe.fr, http://www.gtc.fr/eclair_teletota.htm
Source : Interview réalisé par Digidesign France
< Précédent | Suivant > |
---|